De retour, pour vous conter une petite mésaventure qui aurait pu m’être évitée. Ainsi, au printemps dernier, alors que je devais partir en voyage à Florence le lendemain, je décidai de passer une journée dans un célèbre parc d’attraction de la région parisienne.
La journée avait pourtant bien commencée, même si la météo était épouvantable : pluie et vent fort. De bonne humeur, j’avais profité de mon attraction préférée avant de filer me mettre à l’abri dans une salle de restaurant.
Hélas, à peine étais-je assise que je me rendis compte que mon sac à main en bandoulière était à moitié ouvert et que mon porte-monnaie avait disparu. Mon sang ne fit qu’un tour. Un peu affolée, je regardai tout autour de moi. Mais, je devais me rendre en évidence. J’avais perdu ou on m’avait volé TOUT mon argent. J’avais tellement été occupée à tenter de tenir mon parapluie sous les intempéries que je n’avais pas été assez vigilante.
Je me rendis immédiatement à l’accueil du parc pour déclarer cette disparition décrivant précisément mon bien. Les employés me proposèrent ensuite d’aller porter plainte à la police qui se situait dans la ville voisine en dehors du parc. Sous une pluie battante, j’effectuai donc cette formalité après une marche à pied de plusieurs kilomètres. L’agent de permanence semblait confiant sur la capacité du parc à retrouver mon porte-monnaie. Il me fournit les papiers à communiquer aux assurances le cas échéant.
Après, cette déclaration, suite à un bref coup d’oeil sur Google Maps, je décidai de tenter de récupérer quelque argent auprès de La banque postale. Mais, en l’absence de chéquier, resté au chaud chez moi, je fus dans l’impossibilité de retirer le moindre de sou. Même en présentant un document d’identité et en fournissant mon numéro de compte, c’était impossible. J’étais furieuse.
Bredouille, je fis donc demi-tour en direction de mon hôtel situé à plusieurs kilomètres de là. La pluie avait un peu cessé. Tout en marchant, je ruminais. Cette fois, j’étais bien dans la m… Sans le sou et à des centaines de lieux de chez moi. J’allais probablement être obligée de renoncer à mon voyage en Italie. Je songeai à tous les problèmes ne serait-ce que pour rentrer. Comment allais-je faire pour regagner la gare de Lyon ? Mon ticket retour était dans mon regretté morlingue. J’imaginai devoir prendre le train de banlieue sans payer ou, si difficulté, me rendre à Paris à pied. Il y avait quoi, environ trente kilomètres à vol d’oiseau.
Sur le chemin, alors que mon cerveau était en ébullition, dans un éclair, je décidai de fouiller mon portefeuille au cas où. Et, là, ô miracle, je tombai sur un billet de dix euros qui y avait été oublié. L’un de mes soucis s’effaça d’un coup. J’étais en mesure de regagner la capitale. Epuisée, j’arrivai peu après à mon hôtel (heureusement pré-payé). Là, j’achevai les formalités d’usage avec le blocage de la CB. Puis, j’attendis en vain le reste de la soirée des nouvelles de l’administration du parc. Tardivement, je m’endormis après avoir annulé vols et hôtel en Italie. La belle Florence me verrait une autre fois. J’étais triste, mais je n’avais plus le choix.
Après une très mauvaise nuit, je quittai les lieux le lendemain. Mais, arrivée à la gare de Lyon, je rencontrai un nouveau problème. En effet, lorsque je voulus changer mon billet de train, la borne me demanda un supplément. Evidemment, je n’avais pas les moyens de payer le surplus. Je me dirigeai donc vers les guichets, où après une attente digne de la sécu, je fus reçue par une dame plutôt compréhensive. Elle me fit grâce d’une partie de la somme demandée et je pus courir prendre mon train.
Ce ne fut qu’une fois le TGV parti que je reçus un coup de fil du service des objets trouvés du parc. Ils avaient retrouvé mon porte-monnaie dans un bar non loin du lieu de mon unique attraction. Le voleur, ou celui qui avait trouvé mon bien, l’avait consciencieusement vidé. Il avait pris non seulement mon argent et mon ticket retour de RER, mais aussi mon billet de spectacle et un carnet de timbres. Il n’avait laissé que ma carte bleue, mes différentes cartes de fidélité et mon ticket de parking. Le parc me demanda néanmoins dix euros pour me retourner ma bourse.
Mais, là n’était pas la fin de mes ennuis. En effet, sans argent, j’étais bien en mal de récupérer mon véhicule dans le parking de la gare. Je décidai donc d’appeler quelqu’un que je ne souhaitais pas appeler. Il fut trop heureux de venir me dépanner et payer afin de libérer ma voiture. Mon amour propre en avait pris un coup. Mais, là encore, je n’avais pas d’autres choix dans mon imprévoyance.
Cette mésaventure, quoique banale, entama un peu ma confiance en moi. Je décidai qu’à l’avenir je préparerai beaucoup plus mes voyages et éviterai de prendre des risques avant un départ. Et, effectivement, depuis je suis partie de nouveau seule et très loin, cette fois sans encombre. Pas la peine d’aller au bout du monde pour rencontrer des problèmes.
L’histoire me fit réfléchir (et frémir) au sort de tous ceux qui vivent cette situation au quotidien. Sans argent, tu dois avoir de bonnes jambes et/ou de bons amis. Dans ce monde où le fric est roi, tu peux juste espérer croiser quelques âmes charitables au milieu de la foule de ceux que cela indiffèrent.
L’histoire est si bien racontée que j’ai la sensation que c’est plus que vrai, dans le monde où l’on vit, sans fric, tu n’es rien et si tu n’as pas quelques amis restés vraiment humains, la vie devient alors difficile mais il ne faut jamais rien lâcher, j’ai vécu bien des souffrances et je suis toujours là et je souris, c’est ma meilleure arme et mon plus bel atout peut-être
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