Quand je me suis aperçue que je n’avais jamais vraiment lu de mangas Yaoi, à peine vu quelques planches sur les RS, je me suis dit qu’il serait tout de même indispensable que je m’intéresse sérieusement à la question.
A vrai dire, lorsque tu baignes 24/7 dans la communauté des séries BL, il n’est pas rare que tes amis de Twitter (enfin X) partagent certaines de leurs lectures de mangas BL. Perso, je ne viens pas du Yaoi. Ma culture est plus celle de la littérature LGBTQIA+. Même si je possède déjà quelques mangas chez moi, ce sont plus des oeuvres d’art qu’autre chose.
Du coup, j’ai acheté plus ou moins au hasard, une pile de mangas Yaoi de différents genres.
Pour commencer, j’ai choisi une valeur sure avec Old Fashion Cupcake de Sagan Sagan aux éditions Akata. Comme j’avais adoré la série, c’était un vrai plaisir de retrouver Nozue et Togawa. Le drama est vraiment très fidèle au manga. Hormis les bonus de la fin. Eh oui, on apprend que nos héros ont fini par conclure. J’ai trouvé que ça complétait bien le drama. Que dire d’autre, si ce n’est que ce manga est très bien écrit. Le dessin est superbe. J’ai bien aimé les petites vignettes visuelles qui créent de l’atmosphère. Un « one shot » qui ne t’oblige pas à t’embarquer dans des tomes à ne plus finir. J’ai simplement beaucoup aimé.

En deuxième lecture, j’ai été attirée par la très belle couverture et l’histoire de deux fondus de cinéma qui visitent les lieux de tournage de leurs films préférés. Forcément un truc qui me parle, pour ceux qui me lisent. C’est Blue Summer de Nagisa Furuya aux éditions Hana. Là c’est une saga et j’ai pris les deux premiers tomes. On a quelque chose de moins mature que le précédent, mais c’est très doux. L’écriture est aussi moins aboutie, mais le dessin est beau et très aéré. Là aussi, vous pouvez y aller les yeux fermés. Je ne garantis pas l’ensemble des tomes, mais ça me semble bien parti pour être très soft et émouvant.

Ensuite, bon il fallait bien que je prenne un peu plus de risques, j’ai donc attaqué quelque chose qui me semblait un peu plus hot. Du genre, avec des scènes NC qu’on voit passer sur les réseaux. C’est Kiss my broken heart de Io Amaki. Un one shot aux éditions Hana book. Je n’avais pas parcouru dix pages avec un dessin plutôt agréable que je tombais déjà sur des scènes de bed TRES explicites. Parfois, dans les mangas, les relations sexuelles sont vaguement floutées, mais là je me serais cru en train de mater du porno gay. Même si ces scènes sont très joliment dessinées sans rien de tordu. Ce genre est vraiment destiné à un public très averti. Et j’imagine bien les petites fujoshi en train de lire ça, planquées sous les draps et le smartphone en mode lampe torche (ah non ? c’est juste un cliché). L’histoire d’amour est simple et sympathique néanmoins.

N’ayant peur de rien, j’attaquais le premier tome de la série Twittering birds never fly de Kou Yoneda aux éditions Taifu comics. Une histoire de Yazuka, pourquoi pas. Yashiro le chef d’un clan mafieux et masochiste embauche Dômeki un garde du corps discret qui cache un lourd secret. L’histoire est originale. L’écriture est très crue, mais assez fluide. Là aussi à ne pas mettre devant tous les yeux. D’autant que les personnages souffrent de traumas terribles. Même si les scènes NC sont explicites, le dessin reste bien souvent dans le flou. Pas la peine d’en rajouter. A la fin de ce premier tome, on est tout de même accroché par l’envie de connaître la suite de cette histoire d’amour assez particulière.

Sinon pour compléter l’expérience, je voulais voir si la plus grande librairie de ma ville avait des Yaoi. Je savais qu’il possédait tout un espace destiné aux mangas. Dans un petit coin, je trouvais, satisfaite, un rayon Yaoi/Yuri. Là, au milieu d’ados gloussants en train de mater probablement des scènes croustillantes, je remarquais le premier tome de Sanctify, une saga qui semblait vaguement surnaturelle (par Godsstation aux éditions Taifu). C’est l’histoire d’un exorciste qui aide la police dans une série de meurtres troublants et croise la route de l’officier Gilbert. Outre la couverture que je trouvais très belle, je pensais que je n’avais pas encore lu ce genre de Yaoi. En effet, il s’agit d’un manhua qui se lit donc de gauche à droite comme pour les BD chez nous. Le dessin est effectivement superbe et l’ambiance mystérieuse est bien rendue, notamment avec le fond noir. Le scénario est intéressant et augure une saga angoissante. Là encore, il y a une grande scène NC TRES explicite dans un extra à la fin et plutôt très malsaine. Du coup, je ne suis pas vraiment certaine de vouloir lire la suite.

Comme j’avais lu le résumé sur le site marchand où je l’avais acheté, je me doutais que Loopsy peps serait plutôt olé olé. En effet, ce manga de RUNa, publié par les éditions Hana, nous conte l’histoire de deux amis plutôt affranchis côté sexe qui font sans arrêt la fête et finissent par craquer pour des types improbables. Donc, le manga est truffé de scènes NC, mais il ne manque pas d’humour. Le dessin est agréable et l’écriture pas aussi vulgaire qu’on pouvait le craindre avec un propos si léger. Néanmoins, il n’y a rien à en dire de plus, si ce n’est que les amateurs devraient passer un bon moment avec ce one shot qui ne leur prendra pas la tête.

J’avais beaucoup aimé la série japonaise du même nom, alors je n’ai pas hésité à acheter le premier tome de Love Mix-Up. Sur un scénario de Wataru Hinekure et un dessin de Aruko, ce manga publié aux éditions AKATA est aussi frais que sa version live action. Cette dernière est d’ailleurs bien fidèle aux personnages attachants du BL. Avec notamment une Hashimoto plus vraie que nature. Ce premier opus s’achève lorsque Aoki comprend que cette dernière est amoureuse d’un autre garçon que celui auquel il pensait. Que de malentendus avec cette fichue gomme. L’ensemble est doux, cute et amusant. Je n’ai aucun doute sur le fait qu’il me faut absolument les autres tomes de la séries.

Given est tout de même un classique incontournable. Ce manga de Natsuki Kizu publié chez Taifu Comics est un coming of age dans une ambiance rock. J’ai bien retrouvé la série dans ce premier tome qui en couvre une grande partie. Le dessin est agréable et l’histoire toujours aussi bien écrite. J’ai particulièrement apprécié les pages qui présentent en détail les différents personnages et les petites références au monde de la guitare. Lire la suite me semble intéressant pour voir comment vont évoluer les personnages dont les deux étudiants membres du groupe d’Uenoyama, car je pense que la saga va bien plus loin que ce qu’on a vu dans le live action.

Mon exploration du domaine va certainement continuer, surtout lorsque je vois la quantité d’oeuvres qui sortent (et le nombre de sociétés d’édition). Le fait est qu’on en trouve vraiment partout sans difficultés que ce soit sur les plateformes de vente ou sur les sites des éditeurs. Je ne dis pas être devenue une vraie fujoshi après avoir seulement lu quelques ouvrages, mais il est vrai que certains Yaoi méritent vraiment le détour et que cela peut devenir addictif (et onéreux) à la longue. Bizarrement, j’ai trouvé que c’était très agréable de lire les mangas dont sont tirées les séries BL japonaises que j’ai appréciées. Pour ma part, au delà de quelques sagas emblématiques, je vais surtout privilégier les one shots très bien écrits à la Old fashion cupcake. Ce sont de vrais romans graphiques qui non seulement ravissent l’oeil, mais ont aussi la capacité de te faire réfléchir sur certaines choses de la vie. Sinon maintenant, il faut que je trouve une place dans mes bibliothèques pour ranger tout ça, parce que là ça traîne partout.

