#Gelboys : mon avis

Si tu me suis régulièrement, tu sais mon admiration pour le travail de Boss Kuno, le réalisateur de mon BL préféré I told sunset about you (ITSAY), qui m’a entraînée jusqu’en Thaïlande. Lorsque j’ai vu qu’il avait réalisé un nouveau BL, je n’ai donc pas hésité à le regarder. Autant dire de suite que je n’ai pas été déçue par cette courte série en 7 épisodes. Même si cette dernière n’est pas aussi bouleversante et personnelle qu’ITSAY, je peux dire qu’elle est aussi très réussie.

L’histoire & l’écriture

Bangkok, Fou4mod un lycéen craque pour son aîné Chian qui arbore de jolis ongles décorés avec du gel. Il va utiliser son meilleur ami Baabin, qui est secrètement amoureux de lui, pour attirer Chian, lui-même désespérément amoureux de Bua qui le cantonne dans la friend zone.

Alors oui, une histoire aussi « messy » peut rebuter certains spectateurs qui ne supportent déjà pas le trope triangle amoureux. Mais on nous embarque ici dans l’univers des adolescents thaï de notre époque. Ces derniers sont travaillés par leurs premiers émois amoureux, et ils agissent comme ils le peuvent, sans la maturité acquise par des êtres plus âgés. J’ai aimé que l’histoire avance tout en nous présentant chacun des personnages. Notre premier avis sur l’un ou l’autre étant balayé par ce qu’on apprend de leur vie. Nul n’est tout vert ou tout rouge. Chacun évolue avec son contexte, ses secrets et ses contradictions.

Même si les sentiments sont intemporels, les jeunes vivent avec leur temps. J’ai apprécié que l’homosexualité ne soit pas un sujet. Pas plus que le fait d’être transgenre avec le personnage de Faifa (Paper).

Dans ce monde actuel ultra connectés, les ados vivent au quotidien avec internet et toutes les applis qui vont avec. Ils draguent via des « likes », des « follows » sur Spotify, Instagram, Line ou Tiktok. L’usage des réseaux sociaux est bien décrit sans que cela ne soit trop lourd à l’image.

J’ai apprécié que le temps qui passe soit physiquement montré par les ongles qui poussent, la longueur des bermudas ou au rythme des concerts des Black Pink.

Les décors & la cinématographie.

J’ai aimé qu’on nous affiche une autre version de la Thaïlande, celle de Bangkok. A l’époque de la suite d’ITSAY I promise you the moon, Boss Kuno n’avait pas voulu réaliser la série, parce qu’il ne se sentait pas légitime pour filmer cette ville. Là, il semblerait qu’il s’y sente plus à l’aise. On voit ces jeunes dans leur monde : leur chambre avec plein de détails montrant leur personnalité, le métro, le centre commercial, l’onglerie… A noter que beaucoup de scènes ont été tournées avec simplement un smartphone, ce qui donne cet effet très réaliste.

Boss Kuno reste un virtuose de l’image et chaque plan est travaillé. Les plans sont bien souvent sublimes, le tout parfois surchargé avec de l’art maximaliste comme les sacs ou les instruments de musique des protagonistes. Cela donne, au delà du propos parfois douloureux, une impression colorée et joyeuse propre à la jeunesse. L’ensemble étant ponctué de scènes musicales ou de danses dans la rue dans une ambiance très TPOP. Bravo pour la playlist spotify de Chian que j’adore. On y retrouve l’OST de la série.

On peut noter quelques parallèles avec ITSAY, notamment au début où Fou4mod se prépare devant la glace qui rappelle Teh ou lorsque Bua se teint les cheveux pour avoir l’air plus thaï qui rappelle la scène d’Oh-aew avec son soutien-gorge rouge.

Les acteurs

Rien ne pourrait exister sans le quatuor très talentueux : New, Pide, PJ et Leon. Ils nous ont tous offert une prestation émouvante et crédible.

J’ai beaucoup apprécié l’alchimie de New et PJ, même si la relation compliquée de leurs personnages m’a beaucoup faite rager. Ils sont notamment très réalistes dans les scènes où s’expriment leurs désirs.

Cependant, j’ai de suite eu beaucoup d’empathie pour Baabin et sa bonne bouille, admirablement interprété par PJ. Je l’ai soutenu jusqu’au bout, même si son personnage a aussi joué avec les sentiments d’un autre. Il a été totalement bouleversant dans la scène du concert de Black Pink.

J’ai aimé que la série présente un personnage qui soit d’origine étrangère/métisse (Leon). Il a bien su joué l’attention whore voulant devenir un influenceur. Sa solitude et ses questionnements sont aussi bien interprétés.

En résumé…

Que dire de plus que j’ai adoré cette plongée colorée, mais pas si joyeuse dans l’univers ultra-connecté des ados de Bangkok. Les histoires d’amour restent elles intemporelles, tout comme la douleur lorsque cet amour n’est pas partagé ou affiché clairement. Et, tout comme PJ, je demanderais bien à Boss Kuno, QUI lui a fait autant de mal pour qu’il nous inflige autant de douleur dans ses séries ?

Un commentaire

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