Quand je suis devenue accro aux sageuk

Cela fait déjà bien longtemps que j’apprécie l’originalité du cinéma coréen, mais il n’y a que depuis quelques années que je m’intéresse aux séries historiques du pays du matin calme. On peut remercier Netflix qui en propose une grande quantité dans son catalogue. Je pense que la plateforme de streaming, au delà des aspects mercantiles, est un formidable vecteur pour découvrir d’autres cultures. Bien évidemment ce n’est qu’un point de départ qui doit s’approfondir par la lecture et les voyages.

Rookie historian

Dans l’univers des kdramas, les séries historiques qu’on nomme aussi sageuk forment une catégorie particulière. L’intrigue se déroule en majorité pendant la période Joseon (de 1392 à 1910), mais peut aussi se référer à des périodes plus anciennes de l’histoire de la Corée. On peut trouver plusieurs types de sageuk. Celles qui racontent de façon romancée un moment de l’histoire du pays, les séries qui utilisent juste un fond historique pour raconter une histoire (d’amour ou autre) et les dramas fantastiques se déroulant dans le passé. Sur cette dernière catégorie, qui m’attire moins, je ne citerai que la remarquable « Kingdom » une histoire de zombies qui sort de l’ordinaire avec une photographie somptueuse. J’attends avec impatience la saison 2 qui sortira en mars sur Netflix.

Se lancer dans une telle addiction demande un peu d’effort au préalable. A savoir passer outre les sous-titres et les saisons à rallonge. Si une majorité de ces séries tournent autour d’une vingtaine d’épisodes, les meilleures vont jusqu’à la cinquantaine. Autant dire que tu auras du mal de les finir en un week end. Il te faudra donc de la volonté si tu veux aller jusqu’au bout. Cependant, pas d’inquiétude, passé les premiers épisodes où te sens parfois perdu, tu seras très souvent emporté dans des histoires aux rebondissements multiples et remplies de personnages attachants. Après si tu finis par te lasser, ce n’est pas grave, passe à une autre qui t’accrocheras plus. Moi-même j’en ai abandonné certaines, même parmi les plus prestigieuses, car je n’étais pas attrapée par l’histoire ou le jeu des acteurs.

Par ailleurs, même si l’intrigue de base est une romance, il ne faut pas t’attendre à y voir de grandes effusions. Il faut parfois patienter plus de la moitié de la série, pour y voir ne serait-ce qu’un sage baiser. Le corps des femmes est peu érotisé ou alors d’une façon très subtile. Cependant, il n’est pas rare de voir des poitrines masculines exhibées. Et plus largement, la beauté des hommes est très souvent mise en avant. Est-ce à dire que le sageuk s’adresse plus aux femmes ? Je pense plutôt qu’il s’agit d’un genre de séduction qui est simplement plus largement toléré pour les hommes. Dans le genre retape, il n’est pas rare, de même, d’apercevoir des stars de la Kpop le plus souvent dans des seconds rôles. Les producteurs ne perdent pas le nord, trouvant là un filon pour attirer les spectateurs, notamment les plus jeunes.

Par ailleurs, difficile d’y trouver des personnages qui sortent des normes sexuelles admises en Corée. Même si « SungkyunKwan scandal » contourne le sujet avec une histoire d’amour entre deux étudiants dont l’un est en fait une femme déguisée en homme. Dans « Hwarang » l’un des jeunes membres du corps d’élite joué par Cho Yoon-Woo semble ouvertement gay et dans « Six flying dragons » l’épéiste Gil Tae Mi (Park Huyk-Kwon) est maquillé comme un camion. Après, les fujoshi pourront toujours se satisfaire de quelques bromances pour rêver sur de parfaits OTP (exemple : le couple Song Joong-Ki / Yoo Ah In dans « Sungkyunkwan scandal » ).

My country : the new age – Yi Bang-Won (Jang Huyk)

Si tu débutes dans le sageuk, je te propose quelques séries incontournables et passionnantes. La meilleure pour moi, car la mieux écrite, c’est « Six Flying Dragons ». Cette histoire raconte les évènements ayant mené à la création de la dynastie Joseon au travers de la vie plutôt agitée de différents protagonistes connus ou inconnus. Ce fond historique très intéressant (et sanglant) a d’ailleurs été repris plus récemment dans l’excellente « My country : the new age » avec un Yi Bang-Won plus mûr et plus sombre (joué par Jang Huyk).

Deuxième série incontournable : Empress Ki , une grande saga haute en couleurs et en rebondissements sur l’histoire d’une femme de Goryeo qui deviendra impératrice consort chez les Yuan. A noter, un trio d’acteurs talentueux dont le craquant Ji Chang Wook qui s’est fait connaître grâce à son rôle complexe dans cette série.

Empress Ki – Ha Ji-won dans le rôle titre

Après, dans un registre plus léger et rafraîchissant, j’ai beaucoup aimé « Rookie historian Goo Hae Ryung» avec un joli couple d’acteurs. L’intrigue rénove un peu le concept avec une héroïne qui brave le patriarcat sans pour cela devoir se déguiser en homme (ce qui est fréquent dans ce genre de séries exemple Sungkuynkwan scandal). Le prince écrivain de romances (campé par l’adorable Cha Eun Woo) sort lui aussi des clichés loin des personnages masculins très virils habituels. Motion spéciale pour ses costumes aux couleurs pastels super cutes.

Bref, je ne les citerai pas toutes, mais l’offre ne manque pas sur les plateformes pour rassasier les accros. De quoi se dépayser et rêver un peu, avant de faire le voyage sur les lieux. Ce que j’ai fait l’année passée. Là, au milieu du jardin secret des rois de Corée, j’avais l’impression d’avoir traversé l’écran. Comme si j’avais déjà vécu en ces lieux dans une vie antérieure grâce aux sageuk.

Autres séries à voir outre les séries déjà citées : « Moon embracing the sun » , « Haechi » , « The royal gambler » ou « Rebel : thief who stole the people » .

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