Depuis que je suis sur le net, je constate tous les jours que la réalité dans ce monde là est bien différente de celle de l’autre.
Ainsi, l’anonymat aidant, certains se créent des identités numériques bien éloignées de celles IRL. En effet, quoi de plus facile de de passer pour quelqu’un d’autre. Après tout, le net, ne connaît ni le genre, ni l’âge, ni le physique, ni la situation sociale d’un internaute. Ainsi, comme l’indique cet article sur les mensonges du net, les hommes mentent le plus souvent sur leur taille et les femmes sur leur poids. On ne connaît de vous que vos écrits et ce qu’ils peuvent dire de vous. Sur le net, il n’y a simplement que de pures âmes naviguant sur les eaux de la toile.
J’ai moi-même joué de cette facilité pour essayer de comprendre le net, mais aussi pour avoir le plaisir de devenir quelqu’un d’autre. C’est une sensation comme de jouer au théâtre ou plus simplement de revenir à l’enfance. A une époque où tous les destins étaient possibles.
Ainsi, parmi les mythos de ma Time Line Twitter, il y a cette @mariewalch qui se fait passer pour quelqu’un travaillant à Europe1 mais qui pourtant n’est connue de personne là-bas.
Il en va ainsi des innombrables fakes de personnalités connues qui pullulent sur Twitter.
Néanmoins, au delà des petits mensonges anodins de ces mythos rigolos, d’autres sont là pour mentir à dessein dans un but plus inquiétant.
Comme dans cette incroyable histoire narrée par un Twittos qui a croisé sur sa TL, une étrange jeune femme. Cette personne travaillait en fait pour une société qui analyse les réactions de gens sur Twitter. Quand un truc pareil vous arrive, il y a de quoi devenir parano (Cf. l’article on vous-observe-sur-twitter).
D’autres sont là pour semer leur venin. Comment ne pas parler de @Linformatrice, ce phénomène twitterien qui arriva comme un cheveu sur la soupe durant la torpeur estivale. Se faisant passer pour une journaliste obligée de garder l’anonymat, cette dernière nous balance à longueur de journée des infos de l’AFP relookées à sa sauce. Cependant, voilà au milieu de ses tweets se cachent ses propres convictions politiques nauséabondes. Dès son arrivée, nous avons été nombreux à alerter sur « elle ». Depuis la semaine dernière le blogueur @antennerelais croit l’avoir démasquée et l’a largement fait savoir (Cf. @Linformatrice démasquée : c’était l’extrême droite). Pour lui c’est bien l’extrême droite ce que confirment certains des tweets de cette manipulatrice. Le phénomène survit encore sur le net mais ses propos ne sont plus que rarement relayés.
C’est que la manipulation est inhérente au web comme de tout média. Internet est un outil d’information comme peuvent l’être la télévision ou la presse. La seule différence, c’est qu’il est actuellement possible de contrôler les TV ou la presse mais qu’il n’est pas (encore) possible de contrôler le web (et c’est heureux).
De ce fait, plus encore qu’IRL, il faut se méfier des inconnus. Même si écrire, génère une sorte d’intimité avec l’autre et donne peu à peu l’impression d’établir des relations proches, en réalité elles ne le sont pas. L’écran masque bien des choses et lorsqu’on se rencontre en réel, on comprend mieux la personnalité de l’autre. Le langage non verbal est très important, les gestes, la façon de parler, l’apparence… Sur internet, on a pas vraiment de repères même si on peut déduire beaucoup de choses de la manière d’écrire. Les risques de tomber sur un psychopathe sont très limités, il ne faut pas exagérer, mais il faut rester prudent.
Au final, n’oubliez pas que vous êtes tout de même à l’abri derrière vos claviers. Là, c’est plus facile, si quelqu’un vous ennuie, bloquer le. Pour moi, les internautes ont tout intérêt à faire eux même le ménage avant que les autorités politiques ou économico/technologiques ne le fassent à leur place. Parce que là, au delà de la liberté des mythos ou des fachos, ce seront toutes nos libertés qui seront menacées.
Alors ici, comme ailleurs, ouvrez l’oeil (et le bon).