J’ai toujours cette photo de toi, là sur mon écran. Une photo peut-être truquée. Une image de toi, réductrice sans doute, menteuse peut-être. L’image n’est rien qu’une virtualité de plus. Elle n’a pas plus de vie que nos mots échangés en DM. Tu as peur de me parler. Tu as peur de cette intimité là. Car, il y aura un peu de vie qui pénétrera, qui transpercera la froideur du réseau. Je ne connais pas d’avance mes réactions. Je serai sans doute intimidée, surprise mais, je serai plus proche de la vérité. Mais, sans y être réellement (ou complètement).

J’ai autrefois voulu rencontrer des gens que j’avais connu sur Facebook. Autant, je n’avais pas été déçue lorsque je leur avais parlé au téléphone, autant j’avais déchanté lors que je les avais rencontrés en chair et en os. C’est pourquoi, maintenant, je préfère décliner lorsque que des connaissances du net souhaitent m’inviter à des manifestations dans la vraie vie. En fait, j’ai autant peur qu’ils me jugent que de les juger moi même. Alors, je reste mystérieuse.
Donc, aucune inquiétude à avoir. Aucun risque que je ne t’idéalise plus après ça (tout comme tu m’idéalises sans doute de ton côté). Tu me dis que tu as peur de prononcer certains mots. Ne t’inquiète pas non plus. Je ne suis pas certaine de pouvoir les dire de mon côté. Ou alors en m’étranglant (de rire). Je pense que nous aurons seulement une aimable conversation. J’aurais déjà fort à faire pour te comprendre et essayer de sortir une phrase censée avec mon accent à couper au couteau. Donc, aucun risque que cela ne dérape.
Je ne sais si j’ai de réels sentiments pour toi. Je sais seulement que je me sens mal les jours où je ne te parle pas. Je sais seulement que ma vie serait plus triste sans toi. Je sais aussi que tu ne veux pas être mon rayon de soleil. Mais, que tu le veuilles ou non, tu es une petite lumière qui perce mes volets clos. Juste la vie qui entre dans ma chambre pour me réveiller alors que j’étais endormie.